top of page
Recent Posts

Sur la route de la liberté avec Edouard Elias

Au Radar, galerie d’art contemporain, l’exposition « les Boat-People de la Grande Bleue» d’Edouard Elias, 31 photos en noir et blanc, retrace le voyage des réfugiés à partir de leur sauvetage sur l’Aquarius.

©Édouard Élias

L’Aquarius est un navire de 77 mètres de long, affrété spécialement par SOS Méditerranée, pour sauver les bateaux des migrants. Il est financé par le crowd-founding. Il part du port sicilien de Trapani pour naviguer sur les mers à la recherche des « Boat-People » (les « gens bateau »). Ces derniers sont des migrants africains fuyant un pays pour des raisons économiques et/ou politiques qui trouvent comme seule échappatoire l’Europe. Ils sont prêts à risquer leur vie afin de sauver leur avenir et empruntent la route la plus longue et dangereuse, en Méditerranée centrale, appelée le Canal de Sicile. Les autres routes migratoires se sont fermées aux migrants et laissent pour seule solution ce chemin.

Dans son exposition, qu’Édouard Élias a lui-même mise en place, le photographe met en avant les réfugiés libyens. Son exposition retrace un voyage de l’Aquarius de mars à avril 2016 après avoir trouvé un bateau de réfugiés libyens. Ces « bateaux » sont des canots pneumatiques blancs de 10 mètres de long fabriqués en Chine. 120 à 130 passagers s’entassent sur ces embarcations de fortune. Les migrants partent sans eau ni nourriture, n’emmenant que quelques bidons d’essence et parfois un téléphone portable afin d’appeler les secours.

Ces photos nous permettent de suivre l’Aquarius au cours de son périple. On y voit les migrants dans leur canot, l’action des secours, et leur arrivée en Italie. Sur aucune des photos les secours ne sont mis au premier plan. Les réfugiés constituent le principal angle d’approche de l’exposition. L’esthétique et la dimension artistique des photographies sont particulièrement travaillées. Le fait qu’elles soient en noir et blanc ajoute à leur puissance. Aucune de ces œuvres n’est choquante. Elles sont accessibles à tout public. D’ailleurs, beaucoup d’écoles se rendent à cette exposition. Nous avons alors eu l’occasion de suivre une visite guidée proposée à des collégiens. Notre guide, Justine, nous a raconté en détails le contexte du reportage. Ces détails nous ont permis de mieux comprendre la situation des réfugiés mais également leurs conditions de vie à bord de l’Aquarius.


©Édouard Élias

Beaucoup des réfugiés sont à bout de forces, épuisés, blessés, affamés lorsqu’ils sont hissés sur l’Aquarius. La plupart sont des hommes, il y a très peu d’enfants et de femmes sur les canots. Il y a très peu de scènes de joie, sur les photos les visages sont tristes, fatigués… Un élève à très justement fait remarquer qu’ils paraissaient « monotones » et que c’était compréhensible car ils avaient quitté leur pays et accompli un très grand voyage.

Avant d’embarquer sur le canot, les réfugiés ont dû trouver de l’argent afin de payer leur passeur ; il leur faut des mois voire des années de travail pour collecter assez de fonds. Après avoir déniché un guide ils sont embarqués pour des mois de voyage. Arrivé sur la côte Méditerranéenne, des canots pneumatiques sont apportés sur place. Les réfugiés partent selon les conditions météo et durant la nuit. Leur départ se fait par temps calme et lorsque le vent vient du sud. Mais il arrive souvent que les migrants doivent rester parqués plusieurs jours dans des baraques sur la plage en attendant les conditions idéales. Ils sont gardés par des hommes armés qui leur enlèvent le reste de leurs biens. Parfois certains emmènent un téléphone ou un GPS mais cela reste occasionnel. Dans le canot, au milieu de l’océan, la peur règne car ils sont seuls et les conditions sont horribles. Le canot prend l’eau et le mal de mer atteint les passagers. Une fois sauvés, les migrants espèrent trouver une nouvelle vie : les plus jeunes rêvent d’aller à l’école, de terminer leurs études et d’avoir un bon travail ; les parents espèrent trouver un logement et un travail quel que soit leur pays d’accueil, ils veulent leur famille en sécurité. Les libyens sont juste rassurés de savoir qu’il n’y aura pas de guerres et que leurs filles ne seront pas violées dans leur futur pays. A l’approche des côtes italiennes, les réfugiés laissent exploser leur soulagement, ils chantent, rient et dansent. Ils remercient Dieu, après des mois voire des années de voyage, ils sont enfin arrivés à destination.

Rendez-vous au Radar, rue des Cuisiniers, pour l'exposition complète http://www.le-radar.fr/

Retrouvez Édouard Élias sur http://edouardelias.com/

Si vous souhaitez faire un don pour aider à financer l'Aquarius et pour plus d'informations sur ses expéditions, consultez http://www.sosmediterranee.fr/

Archive
Search By Tags
Follow Us
  • Facebook Basic Square
  • Twitter Basic Square
  • Google+ Basic Square
bottom of page