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L'Ukraine, d'Ouest en Est. Partie 1

L'Ukraine est toujours d'actualité.

Voici la reprise d'un travail réalisé en 2015

Sur une idée et interview de Cerdane Abel, Alexandra Bell-Montembault, Amélie Deblangy et Mélissa Evren, un Web doc produit en octobre 2015

Réalisation AtelierjJab

Dans le cadre du prix Bayeux calvados des reporters de guerre, le Radar accueille l’exposition « Ukraine : d’Ouest en Est ».

Les trois auteurs de cette exposition, Guillaume Herbaut , photographe grand reporter Jean-Philippe Stassen, dessinateur- illustrateur de BD et Vadimsky, vidéaste ukrainien ont traversé l’Ukraine du 23 février au 15 mars.

Présentation des auteurs par Marise du Radar-Bayeux

Ils ont retranscrit leur voyage sous forme de chroniques quotidiennes sur le site du journal Le monde

Cliquer sur la banière

Le compte facebook

L'Ukrainien.

L’Ukraine, peuplée de 45 millions d’habitants, traverse depuis son indépendance en 1991 une crise démographique profonde. Le pays affecté par la hausse de la mortalité liée à la guerre mais surtout à la dégradation économique et sanitaire ne fait plus d’enfants. Il perd chaque année 200 000 habitants (47 millions en 2005)

Le territoire est slave. 78 % de sa population est d’origine ukrainienne et 18 % russe, très implantée à l’est du pays.

carte ww.axl.cefan.ulaval.ca/europe/ukraine-1demo.htm


Les Russes sont même majoritaires en Crimée qui était encore avant que Khrouchtchev la transfère en 1954 à l’Ukraine, une terre Russe

Mais, ces données sont à modérer par l’analyse de la langue parlée sur le territoire. En effet 30 % des Ukrainiens ont eu le russe comme langue maternelle.

La population est très fragmentée sur le territoire mais la carte montre bien que la langue russe comme langue parlée est très étendue à l’Est



Les origines du conflit ukrainien

L’Ukraine est un pays jeune mais sa population dans la première moitié du XX° siècle subit le grand mouvement de l’histoire. L’élimination organisée par Staline de la paysannerie, fait six millions de tués et déportés qui seront remplacés en partie par des paysans russes déplacés vers l’Ukraine.


De novembre 2013 à février 2014, les Russophones pro-Russes ont obstinément associé tous les manifestants de la place Maïdan au nazisme, faisant l’amalgame entre les mouvements ultra-nationalistes comme le groupe Pravy Sektor et la société ukrainienne qui s’était insurgée contre le système des oligarques et la corruption.


Le collaborationnisme ukrainien avec le régime nazi, peut s’expliquer par le rejet de la brutalité du communisme qui refusait de reconnaître l’identité ukrainienne, sans oublier que de nombreux Ukrainien de Galicie ont étudié l'allemand à l'école et ont servi dans l'armée austro-hongroise jusqu’en 1918.

Les exactions ont existé et des milliers d’Ukrainien y ont pris part aux côtés des Allemands.



En fait, l’Ukraine fut entre 1930 et 1945, comme l’explique Timothy Snyder dans son livre, l’une de ces « Terres de sang » où ont été perpétrés les crimes du nazisme et du stalinisme.(Timothy Snyder et ses critiques par Jacques Sémelin , le 15 février 2013)



+ Loin

Pravy Sektor, le groupe paramilitaire ultra-nationaliste, étend son emprise en Ukraine

Pravy Sektor est un groupe ultranationaliste qui voit le jour sur la place Maïdan. Pravy Sektor engage depuis le début de la guerre à l’est des unités combattante contre les forces séparatistes prorusses du Donbass. Le mouvement conteste, d’ailleurs, les accords de Minsk signés par la Russie et l’Ukraine avec l’appui de la France et de l’Allemagne pour un cessez-le-feu à l’est..

Homophobe, le mouvement prétend défendre selon son leader Dmitro Iaroch « les valeurs familiales, de la morale et de l’image traditionnelle des êtres humains »,

« Ces ultranationalistes ont blessés une dizaine de manifestants homosexuels et neuf policiers lors de la gay-Pride » source-http://www.liberation.fr/planete/2015/06/07/des-pierres-et-des-coups-lors-de-la-gay-pride-a-kiev_

Aujourd’hui, ce mouvement encore peu soutenu par la population Ukrainienne (lors des élections législatives ukrainiennes de 2014, Secteur droit n'atteint pas le seuil de 5 % pour le scrutin de liste. source-Wikipedia) inquiète le gouvernement de kiev.En effet , en juillet 2015, à Moukatcheve, dans l’ouest du pays, il a affronté les forces de l’ordre ukrainienne et des civils. L’affrontement faisant plusieurs morts.http://blogs.mediapart.fr/blog/pravy-sektor-le-groupe-paramilitaire-ultra-nationaliste-etend-son-emprise-en-ukraine

Site/Le monde.fr http://www.lemonde.fr/ukraine/


Maïdan

En 2013, le gouvernement Ukrainien du président Viktor Ianoukovytch décide de rompre les discutions en cours avec l’Union Européenne et semble vouloir se rapprocher de la Russie.

Ce brusque changement dans la politique du pays engendre des tensions. Des rassemblements d’étudiants en faveur du rapprochement avec l’Europe engagent le bras de fer avec Ianoukovytch, à qui il est reproché ses liens avec Vladimir Poutine. Les étudiants sont rejoints par les partis de l’opposition qui demandent le départ du président.

La réaction brutale du gouvernement pour faire taire les manifestants échoue .


Le mouvement de résistance se transforme, sous les balles tirées par les forces de l'orde, qui tuent ceux qui ne veulent plus céder, en un violent cri de révolte sur la place MaÏdan.

Les images transmises dont celles de Guillaumes Herbaut, nous ont offert le spectacle d’une arène où des combattants gladiateurs affrontèrent les uniformes du pouvoir. Nous ne nous posions pas, alors la question complexe de l’appartenance linguistique de ces policiers fonctionnaires de l’Etat du président Viktor Ianoukovytch .

Nous simplifions, par romantisme ou empathie, comme d’habitude, ce combat du bien contre le mal, s’enthousiasmant de cette scène où tout, voulait-on croire, devais se passer et se conclure, là, tout en nous inquiétant de l’apparence très guerrière de certains de ces révoltés bardés de symboles ultra-nationaux.

Mais les photos étaient belles et le feu des incendies a illuminé l’histoire, oubliant que la place était déjà en 2004, le théâtre orange d’une aventure révolutionnaire qui nous avait, pendant de longues semaines, enthousiasmée et dont les médias, de sa fin désastreuse ,faute d’images fortes n’arrivaient plus à nous intéresser.

En 2010, Viktor Iouchtchenko n’atteignait même pas le second tour de l’élection présidentielle en obtenant que 5 % des voix au premier tour.

L’Histoire bégaie et le second acte est toujours aussi violent.


Viktor Ianoukovytch, investi président d'Ukraine en 2010, est destitué, par le Parlement ukrainien, le 22 février 2014.

Depuis, il est activement recherché.


C'est la fin du premier acte.


Voir le travail réalisé en 2014 par la classe labellisée.

Maria Turchenkova a suivi les prémices de la guerre au Donbass ( document Le Monde) dans l'est de l'Ukraine où l'autorité du pouvoir central a disparu très tôt. Chaque camp considèrait alors que la confrontation serait inévitable. Maria Turchenkova a photographié ces pères de famille, ces ouvriers, ces commerçants qui se sont faits soldats. Tous disent« défendre leur terre »Lemonde.fr

Cliquer sur l'image ( dossier)

Puis sur les mots soulignés


Exposition dans les rue de Bayeux


Olexandre Tourtchinov, président du parlement est nommé par intérim à la tête du pays. Il s’attacher à rétablir la sécurité mais ne rassure pas les russophones dont les populations russes du Donbass et de la Crimée.

Il doit aussi gérer les affaires quotidiennes d'un pays ruiné et très divisé.


Il s'engage pourtant à rétablir les libertés, à supprimer la corruption et veut ancrer l'Ukraine à l'Union Européenne mais l’effort de la guerre qui va débuter bientôt épuisera l’économie.

Les habitants des régions, russophones de l’est, ne partagent pas cette vision européanisée de l'Ukraine. La situation dans l'est du pays va devenir rapidement explosive.

Le 16 mars Les habitants de la Crimée votent à « 95,5% » leur rattachement à la Russie. L'Ukraine condamne l'acte mais n'intervient pas militairement. Vladimir Poutine qui ne se satisfaisait pas du renversement de Ianoukovytch, reprend ici, en Crimée, l’initiative en menant un coup de force sans ouvrir le feu.

Les nationalismes priment et Kiev ne peut accepter que le Donbass fasse sécession.

Les Nationalistes pro-russes du Donbass font mine de ne réclamer que la transformation de l'Ukraine en État fédéral, « pour vivre ensemble » et accusent le gouvernement ukrainien de vouloir la guerre.

Les revendications ne sont pas entendues.

"Certains disaient même ne plus avoir de raisons valables pour rester en Ukraine. Ils ne se sentaient plus libres de penser comme ils le souhaitaient".


La Crimée redevenue russe, le Donbass se révolte en Avril et Mai 2014.


Donetsk et Louhansk se proclament républiques indépendantes. DNR (République Autoproclamée du Donetsk). C’est ici que les combats se concentrent.


Entre le mois d'avril 2014 et le 28 février 2015, la crise, devenue guerre dans l'est du pays aura coûté la vie à plus de six mille civils et combattants, fait 15 000 blessés et un million de déplacés selon un rapport de l’ONU.

Ceux qui fuient la Crimée et le Donbass se réfugient à l’Ouest ou en Russie.

La guerre voit peu à peu, les Ukrainiens perdent leur identité. Culturellement, les Ukrainiens se sentaient proches de la Russie mais les deux tiers des habitants du Donbass se sont dirigés vers la Russie alors que seul un tiers est parti vers l’Ouest.




Vadimsky, vidéaste

+ Loin

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